Barbie doll sketch

Je n’arrive pas à croire que j’ai financé ce qui pourrait bien être l’arnaque capitaliste de l’année : le film B*rbie.

Ce qui aurait pu être une réinterprétation audacieuse et moderne des stéréotypes véhiculés par la célèbre poupée s’est transformé en un gigantesque placement de produit pour M*ttel, Cha*el et Ch*vrolet. Vous comprendrez donc que je n’écrive pas ces marques en entier, histoire d’éviter une promotion contre-productive ou un boost SEO involontaire.

Au-delà des quelques références pop culture intéressantes disséminées dans le film, ou de cet univers rose bonbon qui finit rapidement par écœurer, le récit reste désespérément faible. C’est une véritable douleur de voir un casting talentueux transformé en poupées articulées, manipulées comme si elles étaient dirigées par des filles de 8 ans aux goûts de luxe.

Si on se concentre sur le fond, les poupées B*rbie perpétuent un féminisme désuet où la cellulite n’a pas sa place et où les questions environnementales semblent inexistantes.

Un féminisme dystopique réduit aux organes génitaux et à une diversité superficielle

Le cœur du film porte sur l’émancipation et le leadership des femmes. Une belle promesse qui, cependant, n’existe que dans le monde fictif de B*rbie Land, tandis que le monde réel reste dirigé par le patriarcat — spoiler alert, rien ne change à la fin. Ce qui est ironique, c’est que dans les deux mondes, que ce soit les femmes du « vrai » monde ou les Kens, quelqu’un est toujours ridiculement opprimé.

En examinant de près la diversité corporelle et ethnique, ils ont eu la brillante idée d’inclure une seule actrice de taille plus, créant un contraste flagrant avec le reste du casting. On peut donc rejoindre le triste club des B*rbie uniquement si l’on est mince, avec des dents blanches éclatantes — et déjà mortes à l’intérieur à force d’excès d’UV.

Vous pourriez penser qu’il y aurait une belle morale pour conclure ce cauchemar, notamment lorsque la B*rbie stéréotypée décide de devenir une vraie femme. Eh bien, devinez quoi : il y en a une ! Mais peut-être pas celle que vous attendiez.

Fière de devenir une vraie femme, son premier acte, diriez-vous, serait de s’engager dans une association féministe pour briser les stéréotypes, de postuler à un haut poste, ou de commencer des études dans une école prestigieuse.

Eh bien, non : elle va… chez le gynécologue. Bien que cela puisse lui permettre de découvrir enfin le « royaume des plaisirs » que pourraient lui offrir ces nouveaux organes, j’ai eu, pour ma part, un anti-orgasme. Le même que celui que j’ai ressenti en entendant des féministes affirmer qu’il n’y avait pas de place pour les femmes trans sous prétexte qu’elles ne possédaient pas le même équipement biologique.

Le plastique n’est pas fantastique

Pour faire écho au seul personnage de taille plus du film, la seule personne mentionnant la surconsommation est une jeune de la génération Z, qui finira par abandonner ses valeurs écologiques au profit d’articles de haute couture et de voitures polluantes.

Jetons un regard simple et non exhaustif sur l’impact environnemental de cette armée de pseudo-femmes indépendantes faites de plastique. Près de 3 B*rbie sont vendues chaque seconde dans le monde, pesant environ 200 g chacune, ce qui équivaut à près de 16 000 tonnes de plastique inutile produites chaque année.

Vous pourriez dire que le groupe utilise déjà du plastique recyclé provenant des océans, mais permettez-moi de douter qu’ils prennent réellement en compte l’impact gigantesque des microplastiques provenant de leurs poupées.

Pensez également aux produits dérivés qui fleurissent partout, des marques de fast fashion aux plateformes d’enchères premium comme Catawiki, qui a créé son propre « B*rbie bundle ».

Transformez cela en phénomène mondial et vous obtenez un désespoir rose en pleine expansion.

Pink Despair

I cannot believe I financed the capitalist hoax of the year: the film B*rbie. 

What should have been a twist and rework of the stereotypes the doll has conveyed for decades, became a giant product placement for M*ttel, Cha*el and Ch*vrolet. You would thus understand if I do not spell entirely any of those brands to avoid counter productive promotion or SEO. 

Above the interesting pop culture references we see along the film, or the pink universe you quickly get nauseous from, the whole narrative remains weak. It is really a pain to see a qualitative cast dressed as dolls that seemed to be literally utilized by 8 year-old girls with expensive tastes. 

Focusing now on the fundamentals, the Barb*e dolls convey a superannuated feminism where cellulite is unwelcomed, and where sustainability matters do not exist. 

Dystopian feminism limited to genitals and under representation

Focusing on women’s representation, the crux of the film is about emancipation and leadership. A good program that however only exists in Barb*e Land, while the real world is led by patriarchy - spoiler alert, nothing changes at the end. Funnily enough, both worlds are equal in the sense that whether it is real-world women or « just » Kens, someone is ridiculously oppressed. 

Looking with scrutiny at body and ethnicity diversity, they had the grand idea to put only one plus-size actress, triggering an uneasy dichotomization with the rest of the casting. It thus appears you can belong to Barb*e sad club as a colored person only if you are fit, and with white shiny teeth - already dead inside due to too much UV light exposure.

You would tell there might be a good morale to close this nightmare, notably when the stereotypical Barb*e wants to become a real woman. Well, guess what: there is ! But maybe not the one you are expecting. 

Proud to become a real woman, the first act she might have done, you would say, is to engage in a feminist association to debunk stereotypes, apply for a high positioned job, or start studies in a prestigious school. 

Well, that’s not quite alright: she is going to her gynecologist. As astounding it is for her to finally discover the realm of pleasures she might find through these new organs, I had on my end an anti orgasm. The same as the one I had when I heard feminists telling there was no room for trans women as they do not own the same set of flesh between their legs.

Plastic is not fantastic

Echoing the only plus-size character from the film, the sole person mentioning over-consumption is a gullible Gen Z character, who will eventually turn away from core sustainability values in exchange for high-fashion items and polluting cars.

Let’s have a simple and non-exhaustive glance at the environmental impact this army of pseudo independent plastic women have. Almost 3 Barb*es are sold every second in the world, weighing 200g approximately each, leading to almost 16 000 tons of useless plastic produced every year. 

You might say the group already implemented recycled plastic from the ocean, but let me doubt they are really taking into account the tremendous impact micro plastics from their dolls have. 

Consider also the derived products that are popping out from anywhere, from fast fashion brands to premium online auction platforms such as Catawiki, which has created its B*rbie bundle.

Make it a worldwide phenomenon and you get yourself a flourishing pink despair.

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